Eczéma et addictions
Vous êtes toujours plus nombreux à nous suivre et nous vous en remercions. Dans ce nouvel article, nous parlons d’eczéma et d’addictions. Ces deux problèmes de santé peuvent s’influencer l’un l’autre : l’eczéma entraine une ou plusieurs addictions et les addictions aggravent l’eczéma.
Heureusement, les addictions ne concernent pas tous les patients atteints d’eczéma mais le sujet mérite l’attention de tous car tout le monde peut être touché à un moment ou à un autre.
De quelles addictions parle-t-on ?
Dans cet article nous nous limitons à l’addiction à des substances. Le tabac, l’alcool, les drogues illicites, mais également les médicaments. En effet, de très nombreuses personnes atteintes d’eczéma sont déjà passées par la case « psy » avec parfois la prescription d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs. Ces médicaments sont très utiles pour surmonter un cap, c’est un peu comme une béquille qui permet de rester debout. Mais attention de respecter scrupuleusement la prescription médicale et de ne pas en abuser, notamment les anxiolytiques qui peuvent entrainer une certaines forme de dépendance.
Pourquoi devient-on addict ?
L’eczéma a de multiples conséquences sur le plan physique et psychique. L’image de soi est souvent altérée, la confiance en soi diminue, on perd tous ses repères on s’isole des autres… Se mettre à fumer, à boire, à consommer des drogues dures, c’est parfois la seule option trouvée par les patients pour s’évader, se désinhiber, surmonter leurs peurs et leurs angoisses.
Et pendant la grossesse ?
Il semblerait que la consommation de substances type tabac, alcool, drogues illicites pendant la grossesse augmente le risque d’eczéma chez l’enfant à naitre, en plus de toutes les autres pathologies qui peuvent apparaître chez le futur bébé.
Quel impact sur l’eczéma ?
Quand on est atopique, fumer n’est clairement pas une bonne idée !! Les effets néfastes du tabac se ressentent non seulement sur la peau, mais aussi au niveau de plusieurs muqueuses déjà fragilisées par l’atopie : les yeux, le nez, les bronches. L’asthme allergique est l’une des nombreuses facettes de l’atopie. Arrêter de fumer est indispensable pour permettre de limiter les crises et maintenir l’efficacité des traitements. Tabagisme actif et tabagisme passif sont à proscrire.
L’alcoolisme a également des conséquences majeures sur la peau : vieillissement accéléré, sécheresse et déshydratation de la peau, éruptions cutanées…
De façon générale, une addiction permet dans un premier temps à l’individu de se sentir bien, parfois euphorique, mais par la suite la personne a tendance à prendre moins soin d’elle et à se négliger, toujours à la recherche de la substance addictive. Or l’eczéma n’a absolument pas besoin de ça !! Avoir de l’eczéma, c’est prendre soin de sa peau, c’est prendre soin de soi, c’est apprendre à vivre avec et à s’aimer malgré les plaques. Alors oui, ça n’est pas toujours facile, il est parfois nécessaire de se faire aider avant d’y arriver.
Quelle prise en charge ?
Au cours de la consultation, le dermatologue et le patient lui-même sont concentrés sur la maladie et le traitement. Si la relation est basée sur la confiance et le respect mutuels, alors le dermatologue peut tout à fait demander à son patient s’il souffre d’addictions. De même, le patient ne devrait pas avoir peur ou honte d’en parler à son dermatologue. Bien entendu, ce n’est pas dans le cadre d’une consultation dermato que le problème sera résolu mais c’est déjà un premier pas.
En fonction du type d’addiction, des professionnels de santé formés et habitués à telle ou telle addiction vous seront indiqués par votre médecin.
A qui en parler ?
A son médecin comme nous venons de le voir, mais aussi à ses amis, sa famille, une association… L’important est de se sentir en totale confiance et de ne pas avoir peur d’être jugé.
Nous avons également questionné le Dr Angèle Soria, dermatologue à l’hôpital Tenon à Paris, sur ce sujet. Découvrez sa réponse sur internet.