Les répercussions psychologiques de la Covid-19
Depuis près d’un an maintenant, la Covid a pris ses quartiers dans nos vies, modifiant considérablement nos habitudes de vie, nos préoccupations au quotidien, nos relations avec les autres, et notre vision de l’avenir. Quels sont ses répercussions psychologiques ?
Cette crise sanitaire n’aura laissé personne indifférent. Elle a parfois eu des conséquences négatives (majoration des troubles psychiques, difficultés à prendre en charge les pathologies chroniques, perte d’emploi, etc.), voire, dramatiques. Mais elle a également fait naître des projets, réorganisé notre façon de faire, notre perception du monde et le rôle qu’on souhaite y jouer, créant ainsi une toute nouvelle dynamique. Nous avons demandé à Marie Chesnais, psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie de nous aider à faire le point sur cette situation qui nous concerne tous, eczéma ou pas !
Nos enfants ont ainsi été pris dans ce tourbillon, s’adaptant quotidiennement aux exigences sanitaires : ils ont été déscolarisés pendant plusieurs mois, ont fait l’école à la maison, ont été privé de voir leurs copains, doivent encore porter des masques et respecter les distanciations sociales, sont privés du contact avec leurs grands-parents, oncles et tantes, et ne pourront pas profiter pleinement de leur famille durant les fêtes de fin d’année. Ils ont parfois dû faire avec le stress des adultes pris dans des problématiques nouvelles (confinement, télétravail, accompagnement d’un parent isolé, chômage partiel, etc.) et l’omniprésence de cette crise dans les médias, les discussions et les inquiétudes exprimées ou non de leurs proches.
Les premières études sur le sujet montrent des modifications, parfois franches, dans les habitudes de vie des enfants : la majoration des difficultés de sommeil ou d’alimentation, une réduction de l’activité physique, une nette augmentation du temps passé sur les écrans. Cela a également des conséquences plus complexes, parfois plus latentes mais aussi à plus long terme, sur leurs performances scolaires, leur niveau d’anxiété, leur représentation du monde qui les entoure et des relations avec les autres.
Des répercussions psychologiques moins négatives de la Covid 19 ?
A contrario, la période de confinement a aussi permis à certains de tisser des liens intra-familiaux plus forts en partageant plus de moments ensemble, de mettre en avant les capacités de résilience de nos enfants, souvent moins critiques vis-à-vis des mesures sanitaires, les acceptant plus facilement. Lors du confinement, certains enfants en difficultés scolaires suite notamment à des troubles de l’attention (TDA-H) ont également pu tirer leur épingle du jeu en bénéficiant d’un environnement de travail plus propice, sans les distractions habituelles d’une classe.
Aujourd’hui, beaucoup de parents doivent faire face aux difficultés de leurs enfants, qu’elles soient scolaires (manque de motivation, retard dans les apprentissages, difficultés à respecter les mesures sanitaires), sociales (isolement, anxiété sociale, majoration des troubles du comportement), ou psychologiques (anxiété, dépression, comportements obsessionnels).
Il semble important que les parents ne se sentent pas seuls et doivent pouvoir demander de l’aide (et en recevoir !) s’ils en ressentent le besoin. De simples changements dans les habitudes de vie peuvent aider : passer plus de moments privilégiés en famille (autours d’un jeu de société, en discutant des projets de chacun à table, dans les préparatifs pour les fêtes, etc.), retrouver de bonnes habitudes de sommeil et une alimentation saine, passer moins de temps sur les écrans et privilégier les activités à l’extérieur quand cela est possible, et maintenir une activité physique (marche, cours de sport en ligne). La poursuite des soins reste indispensable. Les télé-consultations, quand cela est possible, sont un bon moyen de poursuivre les prises en charge. Les traitements ne doivent surtout pas être interrompus sans l’aval d’un médecin. Les réseaux sociaux et les outils de communication à distance, en particulier en visio, permettent de maintenir les liens avec les proches et de réinventer, parfois avec beaucoup de créativité, les liens entre les générations.
Les enfants et adolescents doivent pouvoir échanger librement sur leurs ressentis et, en particuliers, leurs inquiétudes. S’ils se questionnent sur la situation, les temps de repas sont de bons moments pour aborder le contexte actuel, en informant les enfants selon leur âge et leur niveau de compréhension. Il est préférable de ne pas les laisser suivre les informations via les médias, si ceux-ci ne sont pas adaptés à leur âge.
Une consultation médicale et/ou psychologique doit être privilégiée si des difficultés plus importantes venaient à se présenter tel que des troubles du sommeil et/ou de l’appétit, un isolement, une tristesse, une agressivité ou d’autres trouble du comportement, des conduites à risque, des idées noires ou des propos suicidaires. De la même façon, les parents ne doivent pas hésiter à demander une aide s’ils se sentent en difficultés et ne parviennent pas gérer leurs émotions. Si elles ont été décidées, les mesures éducatives doivent être, autant que possible, mises en place et maintenues. Plusieurs dispositifs gratuits, nationaux ou locaux, existent afin d’échanger avec des professionnels ou des bénévoles qui sauront vous conseiller et soutenir. Une liste, non exhaustive de ces dispositifs vous est proposée ci-dessous.
Aucun enfant et aucun parent ne doit se sentir isolé face aux nouveaux défis relevant de cette crise sanitaire !
Les pâtes au beurre
Lieu d’écoute, accueil anonyme, gratuit, sans rendez-vous, seul ou en couple ou en famille Site de l’association « les Pâtes au Beurre »
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les Z’atypiques fantastiques Lieu d’écoute, de partage et d’échange avec les familles ayant des enfants atteints de troubles « Dys » afin de construire une réussite pour l’avenir de leurs enfants.
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Points d’accueil et d’écoute Jeunes – PAEJ
Les Points d’accueil et d’écoute Jeunes – PAEJ accueillent de façon inconditionnelle, gratuite et confidentielle, sans rendez vous, seul ou en groupe jeunes et/ ou parents souhaitant recevoir un appui, un conseil, une orientation, dès lors qu’ils rencontrent une difficulté concernant la santé de façon la plus large :
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Association Échange et Partage Deuil/Deuil Jeunesse
Accompagne les personnes jeunes et adultes, les familles et les proches endeuillés suite à la mort d’une personne significative ; quels que soient les liens avec celle-ci, les circonstances du décès, qu’il soit récent ou non. Association non confessionnelle mais ouverte et respectueuse de toutes croyances et de la dimension spirituelle de chacun. Découvrir le site de l’association
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Les CMP
Les Centres Médico-Psychologiques (CMP) sont des unités de coordination et d’accueil en milieu ouvert qui organisent des actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires et d’interventions à domicile en psychiatrie. Ils s’adressent à tout adulte nécessitant une prise en charge spécialisée psychiatrique, psychologique et/ou sociale.
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Maisons des adolescents
Les maisons des adolescents offrent un service global autour du soin et de la santé des jeunes. Elles s’adressent aux jeunes, aux parents, et leur offrent accueil, écoute, appui, conseil, information, orientation et prise en charge médicale et psychologique le cas échéant. Elles favorisent l’approche globale pluridisciplinaire (médicale, psychologique, planification familiale, diététique, sociale, éducative, judiciaire).
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Centres médico-psycho-pédagogiqueLes centres médico-psycho-pédagogique (CMPP) sont destinés à accueillir les enfants et les adolescents, en général de 3 à 18 ans, présentant des troubles psycho-affectifs, réactionnels, névrotiques, psychomoteurs, orthophoniques, des difficultés d’apprentissage, ou de comportement, ainsi que des troubles du développement. De fait, les CMPP reçoivent tout le spectre des difficultés et affections pédopsychiatriques. Ils peuvent également être consultés pour un simple avis pour un enfant ou un adolescent en situation ponctuellement préoccupante.
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