L’eczéma est-il aggravé à l’adolescence ?
L’eczéma peut apparaître dès l’enfance, mais également à l’adolescence ou à l’âge adulte. Mais lorsqu’il se manifeste dès les premières années de la vie, comment évolue-t-il à l’adolescence ? Se développe-t-il ou, au contraire, diminue-t-il ? Nous allons voir que la réponse n’est pas si simple.
En effet, l’adolescence correspond à la période des grands bouleversements physiques, hormonaux et psychologiques. C’est également une période qui peut influencer directement la fréquence et l’intensité des crises d’eczéma.
La puberté, l’adolescence et l’eczéma
La puberté est une période de grands changements pour les garçons et les filles. Ces changements qui s’opèrent concernent aussi bien le plan physique que le plan sexuel et le plan psychologique. Pour bien comprendre comment peut évoluer l’eczéma au moment de l’adolescence, faisons, pour commencer, un état des lieux des conséquences de la puberté.
La puberté correspond à une phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte. C’est dans cette période-là que le corps se transforme avec notamment :
- l’apparition des poils ;
- les changements de la voix ;
- la croissance ;
- la modification de la morphologie et de la corpulence ;
- etc.
Toutes ces transformations physiques sont accompagnées de l’augmentation de la transpiration ou encore de l’apparition de l’acné pour certains adolescents.
La puberté est donc une phase de grands changements qui entraînent des conséquences psychologiques chez une grande majorité des jeunes. En effet, voyant son corps changer, l’adolescent change également son regard sur lui-même et son rapport aux autres. Un manque de confiance en soi peut faire son apparition. De plus, les bouleversements hormonaux peuvent causer une grande émotivité.
Concrètement, aucun de ces éléments ne peut aggraver l’eczéma à l’adolescence. Par contre, le facteur psychologique représente un élément déterminant à prendre en compte, car il peut, en effet, être un facteur déclenchant et aggravant des crises d’eczéma. Explications.
Eczéma et adolescence : une difficile cohabitation
Si eczéma et adolescence cohabitent difficilement, c’est parce que l’adolescence est l’âge des transformations. Le corps se transforme, le psychique également, mais aussi la relation aux autres. L’adolescent cherche sa place parmi les autres jeunes et avec ses parents. Or, la dermatite atopique entraîne des signes physiques visibles, qui peuvent accentuer ce phénomène de différenciation. L’adolescent peut se sentir différent des autres à cause de :
- son prurit ;
- ses plaques de sécheresse ;
- ses lésions cutanées ;
- etc.
De plus, lorsque l’on souffre d’une dermatite atopique, les soins doivent être quotidiens. Chaque jour et plusieurs fois par jour, il convient d’appliquer un émollient. Ce sont des crèmes ou des baumes hydratants que l’adolescent doit appliquer régulièrement sur son corps afin de prévenir les poussées d’eczéma.
Enfin, à l’adolescence le regard des autres est important pour le jeune. Mais l’eczéma peut être vécu comme une contrainte. En effet, certaines activités et certaines situations peuvent déclencher des crises d’eczéma. Les adolescents doivent alors redoubler de vigilance. C’est notamment le cas des sorties au printemps lorsque le niveau de pollen est très élevé. C’est également le cas des activités sportives qui peuvent faire transpirer, car la transpiration est un facteur déclenchant de l’eczéma.
Les crèmes hydratantes à ne pas oublier, l’aspect visible des lésions d’eczéma ou encore la vigilance qui doit être de mise lors de certaines activités et sorties entre jeunes, tout cela peut générer du stress chez l’adolescent. Or, c’est un fait, le stress est, lui aussi, un facteur aggravant des crises d’eczéma.
Si l’adolescence aggrave l’eczéma ce n’est pas à la suite d’un processus métabolique lié notamment à la puberté, mais plutôt à cause des répercussions que l’eczéma peut avoir dans la vie quotidienne d’un adolescent ou d’une adolescente.
Conseils pour aider un adolescent atteint d’eczéma
L’adolescence reste une étape déterminante dans la vie de tous les jeunes. Cela est d’autant plus vrai pour ceux qui sont atteints d’eczéma. Alors, pour les aider à passer cette période de la meilleure des façons, voici trois conseils.
Premièrement, il est important que l’adolescent sache que son entourage est à son écoute. Être à son écoute signifie :
- être attentif à un éventuel mal-être ;
- anticiper certaines problématiques ;
- lui proposer de se faire accompagner par un psychologue s’il en ressent le besoin.
Par exemple, les vêtements en coton limitent la transpiration. Ils doivent donc être privilégiés lorsque l’on souffre d’eczéma. Proposer à l’adolescent d’emporter dans son sac de cours un baume hydratant pratique à appliquer à l’extérieur de la maison est un autre moyen de l’inciter à hydrater régulièrement sa peau.
Deuxièmement, les parents d’adolescents atteints d’eczéma ne sont pas seuls. Ils peuvent se rapprocher d’une association afin de rencontrer des professionnels et d’autres parents dans leur situation avec qui ils pourront échanger. Cette association est également disponible pour les adolescents atteints de dermatite atopique qui auraient envie d’échanger avec d’autres jeunes de leur âge ou des personnes hors de leur cercle familial.
Troisièmement, le stress pouvant déclencher et aggraver l’eczéma à l’adolescence, notre dernier conseil consiste à proposer au jeune de participer à des activités anti-stress qui lui offrent de la détente, comme :
- la sophrologie ;
- le dessin ;
- la peinture ;
- le coloriage ;
- le yoga ;
- l’écriture ;
- etc.
L’adolescence est un moment charnière de la vie qu’il est possible de traverser plus sereinement lorsque l’on est bien entouré.