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L’errance thérapeutique pour l’eczéma

L’eczéma est une maladie cutanée qui impacte concrètement la vie quotidienne des malades. Impact psychologique, impact social et impact physique, il est très difficile de vivre avec une dermatite atopique, tout comme il est très compliqué pour les patients de bénéficier d’un traitement adapté.

L’Association française de l’eczéma s’engage auprès des personnes atteintes d’eczéma afin d’améliorer leurs conditions de vie, de rompre leur isolement et de faciliter leur accès au soin. Elle a pris l’initiative de réaliser un baromètre du parcours de soin de la dermatite atopique. Il s’agit d’une première mondiale qui révèle des informations très précieuses concernant le vécu des patients atteints d’eczéma. Nous vous proposons de découvrir ce baromètre dans le détail.

Quels sont les enjeux liés à l’errance thérapeutique de l’eczéma ?

Si l’Association française de l’eczéma a décidé de créer ce baromètre du parcours de soin de la dermatite atopique, c’est pour répondre à de véritables questions. En effet, cette maladie cutanée chronique touche de plus en plus de personnes dans le monde entier. Enfant, adultes, hommes ou femmes, toutes les populations sont touchées par cette maladie. En France, 15 % des enfants et 4 % des adultes souffrent d’une dermatite atopique.

L’errance thérapeutique empêche les malades d’accéder à des soins adaptés. En réalité, les personnes atteintes d’eczéma sont confrontées à un double problème :

  • obtenir le diagnostic de leur maladie ;
  • bénéficier d’un traitement adapté à leur situation.

Il s’agit donc d’une double difficulté rencontrée dans le parcours de soin.

63 % des patients atteints d’eczéma déclarent avoir déjà connu une errance thérapeutique. Cette errance a duré plusieurs mois pour 47,5 % d’entre eux et plusieurs années pour 33,2 % d’entre eux.

Baromètre du parcours de soin de la dermatite atopique : quels patients ?

Le baromètre du parcours de soin de la dermatite atopique a été réalisé par l’Association française de l’eczéma avec le concours de ses partenaires. Il a pour vocation d’être publié tous les deux ans afin de suivre l’évolution des informations.

Un échantillon représentatif de la population française a été pris en compte pour réaliser cette étude, à savoir :

  • 796 patients atteints d’une seule pathologie, à savoir la dermatite atopique ;
  • 69,6 % de femmes ;
  • 30,5 % d’hommes ;
  • 51 % ayant une dermatite atopique légère ;
  • 49 % ayant une dermatite atopique modérée à sévère.

Les professionnels de santé consultés par les personnes atteintes de dermatite atopique

La première partie du baromètre du parcours de soin de la dermatite atopique concerne les médecins consultés par les malades. Voici les informations à retenir :

  • 52 % ont consulté leur médecin généraliste ;
  • 38 % ont consulté un dermatologue privé ;
  • 8,3 % ont consulté un dermatologue hospitalier.

Enfin, il faut savoir que 13 % des personnes déclarent ne pas consulter de professionnels et gérer seules leur eczéma.

Les traitements proposés aux personnes souffrant d’eczéma atopique

Ensuite, le baromètre questionne les personnes concernant les traitements dont elles ont, ou non, bénéficié alors qu’elles souffraient de dermatite atopique. Ces questions concernent aussi bien la satisfaction vis-à-vis du traitement que la nature des soins proposés.

  • 63 % des personnes sont satisfaites de leur traitement ;
  • 78 % des personnes respectent leur traitement, contre 18,7 % qui le respectent de temps en temps et 2,5 % qui ne le respectent jamais.

Concernant la nature des traitements, au cours des douze derniers mois :

  • 64% des patients ont utilisé un émollient ;
  • 28,9 % des patients se sont vu prescrire un traitement systémique ;
  • 7,6 % des patients ont suivi un traitement en injection par biothérapie.

L’errance thérapeutique et la dermatite atopique

L’errance thérapeutique concerne donc aussi bien le fait que le nom de la maladie ne soit pas posé immédiatement et le fait que plusieurs mois, voire années, soient nécessaires avant que les malades ne puissent bénéficier d’un traitement adapté.

Le baromètre fait apparaître que 33 % des personnes atteintes d’eczéma atopique sont en errance thérapeutique. Il s’agit de plus d’une personne sur trois, ce qui représente une proportion considérable.

Enfin, une autre enquête de l’Association a révélé que 13 % des malades s’avouent découragés face à la maladie et ne croient tout simplement plus à une amélioration de leur situation.

C’est pour aider ces personnes, c’est pour faire baisser ces chiffres concernant l’errance thérapeutique que l’Association française de l’eczéma se bat au quotidien. Le baromètre relève que 62 % des patients souhaiteraient obtenir davantage d’informations . Dans le détail, voici le informations attendues par les malades :

  • 39 % sur les traitements ;
  • 16 % sur le parcours de soin ;
  • 27 % sur la compréhension de la maladie ;
  • 12 % sur l’accompagnement et la prise en charge ;
  • 14 % sur l’impact psychologique et social.

Alors, l’Association française de l’eczéma poursuit sa mobilisation en organisant des événements et des rencontres, indispensables pour les malades et leur entourage et nécessaires pour faire avancer la recherche.

L’errance thérapeutique pour l’eczéma représente un véritable enjeu, car la médecine fait des progrès, notamment avec les traitements issus de la biothérapie. Le fait de rompre l’isolement des malades permet à un plus grand nombre d’accéder à des soins adaptés et performants.