Blog

Ménopause et eczéma : des implications concrètes

L’eczéma est une maladie inflammatoire de la peau qui peut toucher les hommes et les femmes à différents âges. La ménopause intervient entre 45 et 55 ans et correspond à un profond changement hormonal dans le corps de la femme. Mais saviez-vous que la ménopause peut avoir des conséquences sur l’eczéma ? Nous vous les faisons découvrir dans le détail. Nous vous donnons également des conseils pour mieux vivre cette période de la vie.

Ménopause, de quoi parle-t-on ?

Après la puberté, la ménopause représente le plus grand changement hormonal pour les femmes. La période de la ménopause correspond à l’arrêt de l’ovulation et à la fin des règles. Cet arrêt de l’ovulation survient lorsque la réserve de follicules est vide. Le corps arrête les productions hormonales de progestérone et d’œstrogènes.

La ménopause survient chez les femmes entre 45 et 55 ans. Elle peut être anticipée, à partir de 40 ans, ou tardive, après 55 ans. La ménopause s’accompagne de symptômes plus ou moins importants selon les femmes. On peut citer par exemple :

  • les bouffées de chaleur ;
  • les bouffées vasomotrices ;
  • les sueurs nocturnes ;
  • la sécheresse vulvovaginale et cutanée;
  • les infections urinaires ;
  • les fuites urinaires.

À noter tout de même que certaines femmes ne ressentent aucun symptôme.

Quelle relation entre la ménopause et l’eczéma ?

La ménopause correspond à un bouleversement hormonal. La baisse puis l’arrêt de la production d’œstrogènes ont des conséquences sur le corps.

Ménopause et collagène

Des études ont démontré que la diminution de production des  œstrogènes est  impliquée dans la réduction du collagène. Au cours des cinq premières années après la ménopause, c’est presque un tiers du collagène cutané qui disparaît. Ensuite, sur les quinze ans qui suivent la ménopause, la perte de collagène est estimée à 2,1 % chaque  .

Le collagène est une des principales protéines du corps. On le retrouve, entre autres, dans la peau. Un de ses rôles consiste à participer à la souplesse, l’élasticité et la résistance de la peau. À la ménopause, le niveau de collagène diminuant, la peau s’affine, perd en souplesse, et par conséquent la barrière cutanée devient moins résistante.

Des études   ont observé qu’une hormonothérapie aux œstrogènes pouvait augmenter les niveaux de collagène. Il faut tout de même savoir que les effets sur la peau des compléments alimentaires à base de collagène n’ont pas été prouvés.

Ménopause et perte d’eau transépidermique

Les scientifiques ont aussi découvert que la baisse de la production des œstrogènes entraîne une augmentation de la perte d’eau transépidermique. La perte d’eau transépidermique, TEWL, correspond à un processus au cours duquel l’eau s’évapore de la peau. Son augmentation signifie une augmentation de la sécheresse cutanée et une fragilisation de la barrière cutanée.

Or, la perte de la fonction barrière avec une augmentation de la perte d’eau transépidermique correspond également à la dermatite atopique : la peau s’assèche, et devient plus perméable aux allergènes et irritants qui peuvent déclencher une crise d’eczéma.

À la ménopause, la perte d’eau transépidermique est donc accentuée, ce qui peut augmenter les symptômes de la dermatite atopique, ou la fréquence des crises.

Les scientifiques ont démontré que le fait d’utiliser des œstrogènes transépidermiques réduisait la perte d’eau transépidermique et améliorait la fonction de barrière cutanée.

 

Conseils pour bien vivre la ménopause avec un eczéma

Oui, la ménopause est un bouleversement dans le corps. Et, oui, il est possible d’être accompagné pour passer cette étape de la vie avec davantage de sérénité.

Parler avec son médecin

Pour bien vivre la ménopause avec un eczéma, le premier réflexe à adopter concerne le médecin. En effet, il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous avec son docteur. Des traitements peuvent être proposés pour faire face à certains effets de la ménopause. Par exemple, il peut s’agir d’un traitement hormonal substitutif ou THS.

Chez les femmes prenant un traitement hormonal substitutif, on note une augmentation de la production de lipides et de sébum au niveau de la surface de la peau. Ce traitement peut être un œstrogène, un progestatif ou une association des deux. Dans tous les cas, il doit être réévalué de façon régulière par le médecin.

Adopter une vie saine

La prise d’un traitement doit être associée à des conseils hygiénodiététiques. Par exemple, il est recommandé aux femmes en ménopause et souffrant d’eczéma d’arrêter de fumer et de réduire la consommation d’alcool. L’activité physique permet également de réduire les symptômes liés à la ménopause, tout comme l’adoption d’une alimentation diversifiée.

Etre encore plus vigilant en ce qui concerne le soin de la peau est également indispensable pour épargner la barrière cutanée doublement fragilisée : se laver à l’eau tiède, en utilisant des nettoyants surgras, et augmenter la fréquence d’application des baumes émollients (au moins 2 fois par jour).

Il est aussi conseillé de pratiquer des activités visant à se détendre. Ces activités sont bénéfiques pour l’eczéma. Vous pourrez par exemple choisir des cours de yoga, de sophrologie, réaliser des exercices de respiration ou tester l’art thérapie.

S’informer et ne pas rester seul

Enfin, notre dernier conseil consiste à ne pas rester seul. L’eczéma est une maladie qui peut amener à l’isolement. Or, des solutions existent pour limiter l’impact de l’eczéma dans la vie de tous les jours et pour gérer la maladie lors de la ménopause.

L’Association française de l’eczéma vous offre un lieu d’échange et d’informations. Nous sommes à vos côtés à travers des articles informatifs, mais aussi grâce à l’organisation d’événements à travers la France entière. Si vous avez des questions, des doutes ou des peurs, contactez notre association ou parlez à votre médecin, mais, surtout, ne restez surtout pas seul.