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Résultats enquête nationale sur les démangeaisons dans la dermatite atopique

Résultats de l’étude sur les démangeaisons dans la dermatite atopique

L’Association Française de l’Eczéma et le Pr Laurent Misery du Chu de Brest avaient lancé en janvier 2015 une enquête nationale, pour mieux comprendre les démangeaisons dans la dermatite atopique.

Les résultats de l’enquête nationale sur les démangeaisons dans la dermatite atopique sont arrivés. L’objectif de l’étude était de mieux préciser les caractéristiques du prurit (les démangeaisons) au cours de la dermatite atopique. Entre juin 2015 et mars 2016, les personnes atteintes d’eczéma pouvaient remplir un questionnaire sur Internet. Le lien était donné par le biais de l’Association Française de l’Eczéma. Le questionnaire s’intéressait au type d’eczéma (dermatite atopique, eczéma de contact, etc.), à la  sévérité de la dermatite atopique (évaluée par le PO-SCORAD), et aux caractéristiques du prurit (avec notamment le questionnaire validé 5D Itch Scale).

Résultats de l’enquête nationale sur les démangeaisons dans la dermatite atopique

L’étude sur les démangeaisons dans la dermatite atopique a été un succès puisque 202 patients ont répondu au questionnaire. Pour avoir des résultats sur une population homogène, nous avons gardé pour l’analyse seulement les réponses des patients de plus de 14 ans avec une dermatite atopique soit 170 patients, dont 87% de femmes, avec un âge moyen de 30,6 ans (14 – 74). Le score de PO-SCORAD moyen était de 50.8 et celui du 5D-Itch Scale de 13,2 (5 – 20). Le prurit est d’intensité élevée : 4.9/10 en moyenne et 8.8/10 au pire moment. Il prédominait en soirée et la nuit et atteint avec prédilection le visage (64%), le cou (54%), les plis des coudes (56%), les avant-bras et les poignets (55%) et les creux poplités (49%). Le stress, la fatigue, la xérose (sécheresse cutanée), l’effort physique, la transpiration, une température ambiante chaude et l’eau chaude sont des facteurs aggravants, l’eau froide un facteur améliorant. La sensation de douleur atténue le prurit (51%). 93% des patients disant se gratter souvent ou très souvent, et le fait de se gratter est très ou modérément agréable (71%). Douleur, sensation de chaleur, sensation de brûlure et picotements étaient associés au prurit.

Résultats enquête nationale sur les démangeaisons dans la dermatite atopique

Cette étude  sur les démangeaisons dans la dermatite atopique confirme que le prurit est chronique, quotidien, et intense

Une donnée importante de cette étude sur les démangeaisons dans la dermatite atopique, est l’intensité extrême du prurit au pire moment et le différentiel avec l’intensité moyenne. Les pics d’intensité étant souvent nocturnes, ceci peut être un élément de compréhension de la sous-évaluation bien connue du prurit par les médecins. Ces pics d’intensité étant majeurs, ils sont probablement marquants pour les patients et devraient être des critères de première importance pour l’évaluation de la sévérité de la maladie et des effets des traitements. L’échelle 5D itch scale, validée en 2010, est un outil d’évaluation multidimensionnelle reproductible pour évaluer le prurit. L’intérêt de notre étude est d’avoir utilisé un outil validé, permettant des comparaisons ultérieures.

Cette enquête nationale pour mieux comprendre les démangeaisons dans la dermatite atopique confirme que le prurit dans la dermatite atopique est sévère, il s’accompagne souvent de douleur, picotements et brûlures suggérant une part neuropathique. Une autre étude sur la dermatite atopique de l’adulte est en cours, ECLA. Si vous souhaitez y participer vous pouvez contacter le Dr Charles Taieb à l’adresse suivante : contact@ecla.me ou au 0 771 772 100.