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tour du monde de l'eczéma

Tour du monde de l’Eczéma

L’eczéma concerne de plus en plus de personnes à travers le monde. L’Association Française de l’Eczéma a réalisé un tour du monde pour comparer les différentes expériences.

L’Association Française de l’Eczéma est allée à la rencontre de dermatologues et d’associations investis dans le domaine de l’eczéma à l’occasion des réunions internationales Home. Nous souhaitions ainsi comparer les expériences américaines, brésiliennes, canadiennes, israéliennes etc. Nous voulions comparer en termes de soins, de traitement, d’éducation thérapeutique et d’actions pour les patients.

Vous découvrirez pendant les cinq prochaines semaines nos rencontres inédites en vidéos sur notre chaine youtube.

Tour du monde de l’Eczéma avec une étape en France

Portrait du Dr Sébastien Barbarot,

 

Sébastien Barbarot

« Bonjour, je m’appelle Sébastien Barbarot. Je suis dermatologue à l’hôpital universitaire de Nantes. Je travaille à l’hôpital universitaire de Nantes depuis quinze ans et je m’occupe de patients souffrant d’eczéma atopique, enfants et adultes.

En termes de fréquence, l’eczéma, comme dans de nombreux pays européens, est fréquente chez les enfants. Environ 10% de la population pédiatrique est atteinte de dermatite atopique. Heureusement, la majorité des patients s’améliorent avec le temps. Mais cette maladie persiste à l’âge adulte. Environ 3% des adultes de la population générale sont atteints d’eczéma atopique. En termes de soins, divers spécialistes prennent en charge les patients atteints d’eczéma. La majorité des patients souffrent de symptômes légers à modérés et sont pris en charge par les médecins généralistes et les pédiatres. Les pédiatres s’occupent en particulier des nourrissons qui développent un eczéma atopique. Bien sûr, les dermatologues prennent également en charge les patients souffrant d’eczéma. Ils traitent généralement les patients présentant des symptômes plus graves, les enfants plus âgés et les adultes.

La durée des consultations pour l’eczéma atopique est en moyenne de quinze à vingt minutes. Donc le même temps que tout autre type de consultation. Parfois, les dermatologues parviennent à organiser des consultations plus longues, par exemple la première consultation, la première rencontre avec le patient, ce qui nécessite plus de temps, environ trente à quarante minutes.

Le traitement, comme dans d’autres pays européens et dans le monde, reste l’utilisation des émollients pendant la phase d’entretien. C’est-à-dire lorsqu’il y a peu ou pas d’inflammation cutanée. Quant à l’utilisation de stéroïdes topiques comme traitement de première intention. C’est la première méthode de traitement, associée à une bonne hygiène, comme ne pas utiliser de savon et de détergent agressifs, ne pas prendre de longs bains, porter des tissus mous, éviter de porter des vêtements trop chauds… et autres choses simples. Lorsque ce traitement est insuffisant, nous proposons des mesures pour optimiser les traitements locaux, tels que les emballages humides, wet wrapping. Ils peuvent améliorer l’efficacité des traitements locaux. C’est une méthode fréquemment utilisée dans les hôpitaux, mais aussi par les patients en ville. Lorsque la maladie est grave, nous proposons des traitements systémiques. Ces traitements peuvent être l’utilisation de rayons UV ou de photothérapie. Il existe aussi une thérapie orale, comme la ciclosporine par voie orale, et, évidemment, de nouveaux traitements à venir.

En France, chaque médicament utilisé pour traiter la dermatite atopique est couvert par la sécurité sociale (soins de santé nationaux). Presque tous les stéroïdes topiques sont couverts. Les inhibiteurs de la calcineurine, comme Protopic, ne sont malheureusement plus couverts en tant que traitement d’entretien. Les traitements systémiques sont couverts, comme la ciclosporine par voie orale et parfois le méthotrexate qui est en dehors de l’autorisation de mise sur le marché dans ce cas. Les futurs traitements, comme par exemple la biothérapie, ne sont pas encore couverts par la sécurité sociale. Cependant, les traitements de soutien, comme les émollients, ne sont pas couverts et sont très coûteux pour les patients.

Il est crucial d’aider au développement des organisations de patients. Nous essayons donc d’aider toutes les initiatives des patients pour améliorer les soins aux patients et les informations concernant la maladie. Nous soutenons et développons également des programmes d’éducation thérapeutique à l’hôpital pour aider les patients à mieux vivre avec la maladie. »

(Le Dr Sébastien Barbarot est également intervenu dans notre websérie « La Minute de l’Eczéma« )

Découvrez notre premier épisode : Le tour du monde de l’eczéma, la prise en charge des patients.