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Traitement de l’eczéma : des biothérapies plus accessibles

Traitement de l’eczéma : des biothérapies plus accessibles

L’eczéma atopique, maladie inflammatoire chronique de la peau, est souvent un fardeau très lourd à porter. C’est le cas notamment pour les personnes qui souffrent de formes sévères à modérées de cette maladie : démangeaisons incessantes, lésions qui peuvent s’étendre sur tout le corps, plaques rouges, gonflées, vésicules, peau suintante, à vif… Et les traitements dits « classiques », par pommades ou crèmes, ne suffisent pas toujours à soulager ces symptômes très handicapants.

Véritables bouffées d’espoir pour les patients, les biothérapies disponibles depuis plusieurs années ont révolutionné la prise en charge de l’eczéma atopique. Mais l’accès à ces traitements restait jusqu’à maintenant compliqué, car ils ne pouvaient être prescrits initialement qu’à l’hôpital : c’est la Prescription Initiale Hospitalière, ou PIH.

Mais bonne nouvelle : depuis avril 2024, la prescription des biothérapies n’est plus soumise à la PIH. On vous explique ce que ça change pour les patients !

Les biothérapies, c’est quoi ?

Les biothérapies sont des médicaments issus des biotechnologies, c’est-à-dire produits par des bactéries ou des cellules animales. Ce sont des traitements dits «ciblés», qui visent spécifiquement des mécanismes d’action propres à la maladie. Parmi ces biothérapies on trouve les anticorps monoclonaux, qui ont révolutionné le traitement de nombreuses maladies inflammatoires. Actuellement, pour le traitement de l’eczéma, il existe 2 médicaments issus de biothérapie en France : le dupilumab et le tralokinumab. Ces traitements sont administrés par injection et sont réservés aux patients (les adultes comme les enfants) qui souffrent de formes sévères ou modérées pour lesquelles les traitements classiques sont un échec.

La PIH, c’est quoi ?

Ces traitements étaient soumis jusqu’à présent à la PIH : Prescription Initiale Hospitalière, c’est-à-dire que la première prescription ne pouvait être effectuée que par des praticiens hospitaliers. Les patients devaient donc être suivis à l’hôpital pour pouvoir démarrer un traitement par biothérapie. Ensuite les renouvellements de prescriptions pouvaient être faits par un spécialiste en cabinet libéral.

Ces restrictions à la prescription du médicament étaient justifiées par la nécessité d’effectuer, dans des établissements disposant des moyens adaptés, un diagnostic et un suivi renforcé des patients qui bénéficiaient de ces traitements innovants.

La conséquence pour les patients était un accès difficile à ces traitements, qui devaient être adressés à l’hôpital par leur dermatologue ou pédiatre de ville, impliquant des délais souvent longs et des démarches compliquées.

Levée de la PIH : quelles conséquences pour les patients ?

Depuis plusieurs mois, l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) réfléchissait à lever cette obligation de PIH, compte tenu du recul acquis sur ces traitements et leur profil de sécurité. C’est chose faite depuis avril 2024 : l’ANSM a annoncé la levée de la PIH pour plusieurs traitements issus de la biothérapie, dont dupilumab et tralokinumab.

Il est donc maintenant possible pour un spécialiste de ville de mettre en place un traitement par biothérapie sans adresser le patient à l’hôpital. C’est un gain de temps et d’énergie pour les patients et les soignants, et la possibilité de créer une véritable alliance thérapeutique avec son dermatologue de ville, qui a maintenant beaucoup plus de solutions à proposer à ses patients. Comme le soulignait le Dr Marc Perrussel pendant nos Universités de l’Eczéma en mars dernier, « La rapidité d’accès des biothérapies diminuera l’errance diagnostique et la perte de chance pour les patients ».

Alors n’hésitez pas à poser des questions à votre dermatologue ou pédiatre, pour en savoir plus sur ces traitements et voir s’ils peuvent être adaptés à votre cas ou à celui de votre enfant !