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Lait de vache et controverse

Lait de vache et controverse

Le Dr Magali Bourrel Bouttaz, nous explique la consommation de lait de vache et controverse dans l’eczéma

Les rumeurs actuelles laissent penser que le lien entre dermatite atopique et lait de vache serait très fréquent. Etat des lieux de ce sujet avec le Dr Magali Bourrel Bouttaz.

Lait de vache et controverse : que nous disent les chiffres ?

La consommation de lait de vache liquide ne fait que diminuer depuis les années 1950 au profit des yaourts et fromages. 74 litres par an et par habitant étaient consommés en 1950 pour moins de 60 litres actuellement alors que la consommation des yaourts a doublé  de 9 kgs à 18 kgs et celle des fromages  a triplé de 5 à 18 kgs. Dans le même temps la dermatite atopique passe de 3 % d’enfants à 20 % d’enfants. Or le bébé ne mange pas ni yaourt, ni fromages avant l’âge de 6 mois environ et la dermatite atopique démarre souvent dès le premier mois. Ces simples chiffres montrent déjà que le lait de vache et sa controverse, n’existe pas statistique.

La pratique quotidienne nous amène pourtant à proposer d’arrêter le lait de vache pour la prise en charge de la dermatite atopique. Dans quels cas ?

Quand la prise en charge locale ( hygiène, émollient, corticothérapie locale) est bien faite et que le traitement ne marche pas, ou mal et que les récidives sont immédiates, se posent alors deux questions :

Y a-t-il un problème de la flore intestinale ?

Y a-t-il une intolérance au lait ?

La première hypothèse sera d’autant plus plausible que la maman a pris des antibiotiques pendant la grossesse, et ou que le bébé en a déjà eu depuis sa naissance. La deuxième sera d’autant plus plausible que la réparation de la flore intestinale n’aura pas permis d’améliorer l’état de la peau.

Ce qu’il vaut savoir sur le lait de vache et controverse

Donc en pratique, il faut donner des pro et des pré biotiques au bébé et un traitement contre le muguet s’il a eu des antibiotiques. Evaluer au bout de un mois si l’amélioration est franche et stable. Sinon il faut opter pour un lait aux protéines hydrolysées à 90%,  (lait HE) c’est-à-dire un lait dont les protéines de lait de vache ne seront plus actives. Si l’amélioration attendue est enfin au rendez-vous, il faut garder ces laits HE pour les biberons et remplacer le lait de vache par le lait de chèvre ou de brebis pendant au moins trois ans pour les yaourts. Évitez les laits de soja ou d’amande, ce sont des jus végétaux, pas des laits. La différence est importante car la qualité nutritionnelle n’est pas du tout la même.