Les traitements de l’eczéma de contact
Quels sont les traitements de l’eczéma de contact ?
Nous vous expliquons comment découvrir une allergie dû à l’eczéma de contact. Puis nous vous présentons les traitements de l’eczéma de contact.
Compte tenu des similitudes clinique et histologique, il est difficile de différencier de manière formelle un mécanisme irritant d’une allergie provenant de l’eczéma de contact. Les tests cutanés visent à rechercher un mécanisme allergique. Deux sont utilisés en pratique :
- Les patch-tests cutanés consistent à appliquer sur la peau du dos pendant 24 à 48 heures des corps chimiques sous occlusion (patch tests). Bien que les concentrations des produits chimiques dans les patchs soient standardisées et théoriquement non irritantes, les réactions d’irritation sont fréquentes. Avoir un témoin irritant positif et encore mieux. Un allergène connu pour donner des réactions cliniques à tester de manière concomitante chez le patient, permettra d’aider à l’interprétation des tests et limiter le nombre de faux positifs. Leur sensibilité et spécificité sont estimées entre 70 et 80%. La lecture doit être effectué 48 et 72h après la pose des patchs. Pour certains allergènes (particulièrement néomycine, tixocortol pivalate, nickel) une lecture tardive à 7 jours peut être utile et permet d’augmenter la sensibilité des tests de 10%.
Précautions avec les patch-tests
En pratique, le choix des patch tests doit être orienté par l’interrogatoire et l’examen afin de garder une pertinence clinique. En cas de test positif, l’allergène en cause doit impérativement être retrouvé dans l’environnement du patient avant de conclure à une allergie.
Ils sont réalisés à distance de la poussée d’eczéma (2 mois).
Un résultat positif peut témoigner d’une sensibilisation ancienne. Un résultat négatif n’élimine pas formellement une allergie de contact. Il faut parfois savoir utiliser directement les produits bruts suspectés (ex : cuir, semelle de chaussure, caoutchouc..). Ou réaliser des tests moins standardisés (tests d’usage).
- Les tests d’usage : « tests ouverts simples ou répétés » (Open-tests ou Repeated Open Application Tests – ROAT). Ils consistent en l’application biquotidienne pendant 10 jours de l’allergène sur une zone délimitée de la face interne des avant-bras. Le patient allergique développera en quelques jours un eczéma au site d’application répétée. Alors que les réactions d’irritation resteront très modérées par rapport aux patch-tests.
Traitements de l’eczéma de contact
Traitements de l’eczéma de contact symptomatique
Il repose sur l’application de dermocorticoïdes de niveau d’activité forte à très forte jusqu’à guérison (1 à 2 semaines en général). Les émollients quotidiens et une substitution des savons classiques par des savons surgras ou huiles lavantes font également partis du traitement. Les antihistaminiques sont inefficaces sur le prurit de l’eczéma.
Éviction de l’allergène ou de l’agent irritant lors de traitements de l’eczéma de contact
Ceci est indispensable à la guérison à long terme. L’ubiquité de certaines substances rend leur éviction difficile et explique la chronicité de certains eczémas. Lorsqu’un eczéma de contact allergique est mis en évidence, il est important d’informer les patients et de leur remettre des listes de produits à éviter. Lorsque l’éviction de la substance est impossible, une protection vestimentaire peut être nécessaire pour éviter le contact. En cas d’eczéma de contact irritatif, qui est l’eczéma de contact le plus fréquent, les mesures de prévention de l’irritation cutanée associent une réduction des expositions à risque. Une limitation des lavages à l’eau (notamment en cas d’eczéma des mains), une protection vestimentaire, l’usage de crèmes réparatrices et protectrices. Si une origine professionnelle est suspectée, une consultation en médecine du travail est recommandée.
Quels sont les liens entre eczéma de contact et dermatite atopique ?
Le risque de développement d’eczéma de contact chez le patient avec une dermatite atopique est débattu depuis longtemps. On peut en effet penser qu’un patient atteint de dermatite atopique, associant une altération de la fonction « barrière cutanée » et une exposition à de nombreux topiques, pourrait être plus à risque de développer un eczéma de contact. Cependant, une méta-analyse récente retrouve des prévalences similaires d’eczéma de contact chez les patients atteints de DA ou non atteints de DA. Ceci invite à ne rechercher un eczéma de contact chez les patients avec une DA. Uniquement en cas d’orientation clinique et d’histoire compatibles.
Suite de l’article dans l’Eczéma Magazine 8.